Mise à jour en début d’année 2022, l’étude comparative des différentes motorisations d’autobus de la CATP connaît une nouvelle évolution avec la mise à jour des données en tenant compte des prix des énergies enregistrés en novembre 2022 ainsi que du nouveau référencement qu’elle vient de finaliser sur l’hydrogène.
L’actualisation de cette base de données de référence permet de gagner en pertinence dans l’analyse du coût de possession (TCO), sur la durée de vie du véhicule, pour les différentes motorisations : gaz, électrique à batteries ou trolleybus, hybride, hydrogène, carburants alternatifs (agro-carburants et carburants de synthèse) et diesel, qui sert de référence dans la comparaison entre les énergies.
Le constat est sans surprise celui d’une hausse significative et généralisée du coût total de possession. Pour les véhicules électriques, l’augmentation du coût est réelle mais limitée car la seule énergie pèse assez peu dans le coût global du véhicule, dans lequel l’acquisition et la maintenance (du fait du renouvellement des batteries à mi-vie) représentent la part la plus significative. Idem pour l’hydrogène, dont le TCO a été revu à la hausse en fonction des coûts de production de l’énergie et ce malgré une diminution du prix d’acquisition observée lors de la récente consultation conduite par la CATP.
En revanche, l’impact de la hausse du coût de l’énergie est particulièrement conséquente pour les véhicules GNV/BioGNV, au point de poser question sur la performance économique de cette énergie au vu des données actuelles. En cause notamment, l’indexation du prix du biogaz sur le gaz qui est lui-même indexé sur le prix du pétrole, ce qui s’avère un non-sens dans la mesure où le biométhane devrait représenter une alternative aux énergies fossiles. Dans l’intérêt de la transition énergétique, une décorrélation des prix du BioGNV d’avec les énergies fossiles est une mesure nécessaire que les professionnels appellent de leurs vœux.
Cette actualisation est l’occasion de rappeler que les normes imposées par l’Etat pour renouveler les véhicules de transport public avec des technologies très onéreuses et pas encore complètement abouties sont globalement contre-productives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elles ont pour effet de ralentir le renouvellement des véhicules les plus polluants mais aussi de limiter la capacité financière des collectivités dans le maintien voire l’augmentation de l’offre de transport.
Pourtant, comme le rappelle Catherine PILA, Présidente d’AGIR « Les transports publics et les mobilités douces sont les seules solutions pour limiter l’usage de la voiture individuelle et donc décarboner la mobilité du quotidien. Les collectivités doivent donc être aidées et non empêchées dans leurs projets de mobilité » !
L’étude comparative des différentes motorisations d’autobus est disponible sur demande sur le site AGIR Transport : https://www.agir-transport.org/bibliotheque-medias/